jeudi 10 février 2011

Colère et masques...

Je suis là, debout dans l’obscurité, les poings serrés et les yeux rivés sur mon objectif. Juste au moment où je prends la décision d’en finir avec ces briques de souvenirs cristallisés, une rage meurtrière s’empare de moi. Surprise, je ne sais comment l’exprimer. Une flamme noire grimpe sur moi en prenant possession de mon être. Prise de panique, je la laisse monter si haut que je n’ai plus le contrôle. Sans m’en rendre compte, je laisse cette flamme noire m’envahir complètement. Soudainement, je ne me possède plus. J’ai envie d’arracher ma propre peau, de démantibuler mes os et d’en faire de la bouillie. Un cri silencieux me brûle l’intérieur tandis que je déchire mes vêtements à travers les larmes qui mouillent mon visage. Je me débats comme un démon dans l’eau bénite. Puis, le calme revient. Ma respiration retrouve son rythme et mes yeux s’assèchent. La petite fille me regarde. Elle a les yeux si écarquillés qu’on pourrait jurer qu’ils vont quitter leurs orbites!
-         Toi aussi, articule-t-elle sans broncher. Je me bats avec elle depuis si longtemps… Regarde, s’écrit-elle soudainement en me pointant le sol.

Je suis entourée par un nombre incalculable de masques empilés les uns sur les autres. Je me penche pour en prendre un. Le plus près de moi semble me sourire. Un sourire digne d’une publicité pour dentifrice. Toutefois, je sais qu’il n’est qu’une parodie de la joie. Tout en lui n’est que poudre aux yeux.
-         C’est une partie de toi que tu n’aime pas beaucoup n’est-ce pas, demande  mon ami de lumière tandis que je fais la moue.
-         Non en effet, je n’aime pas faire semblant mais dans certaines situations, on a pas le choix.
-         Tu crois, me demande-t-il perplexe.
-         Oui… enfin, je suppose… dis-je en reposant le masque.

Un autre masque attire mon attention. Il porte des couleurs flamboyantes et semble avoir fait la fête toute la nuit. Je le regarde attentivement sous tous les angles. Il brille de partout.
-         Tu aimes ça faire la fête n’est-ce pas, demande la petite fille en se frayant un chemin à travers les masques.
-         Oui… J’avoue que je me lance parfois dans des fêtes époustouflantes juste pour avoir le plaisir de sentir que je suis bel et bien vivante…

Je repose le masque parmi les siens. Que vais-je donc faire de tous ces masques? J’ai l’impression que les épreuves s’accumulent et que nous n’en sortiront jamais. Nous sommes condamnés à jamais. Mes yeux s’embuent lorsque la petite fille s’approche de moi.
-         Nous avons la force de faire tout ce qu’il faut et nous reverrons la lumière bientôt, me dit-elle pour me consoler. Je suis là et nous avons le meilleur protecteur qui soit, enchaîne-t-elle en me pointant notre ami de lumière.

Comme si le fait d’être nommé lui faisait du bien, notre ami de lumière nous envoie une vague de douce chaleur qui nous enveloppe tendrement. Je reprends confiance après quelques respirations. Une chose à la fois… d’abord ces masques ensuite ces briques…

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