jeudi 3 février 2011

Le mur...

J’avance lentement mais sûrement grâce à mon ami de lumière quand soudain je m’arrête. Un mur nous barre le chemin. Je longe les briques sombres et rugueuses à tâtons. Je sens une énergie lourde dans chacune de ces briques. Je n’ai plus vraiment le goût de les toucher mes je suis obligée pour m’orienter dans la noirceur.
-         N’aie pas peur. Ce sont tes souvenirs restés dans l’inconscient, me souffle mon ami. Tout ce que ton corps à dû enfouir pour réussir à survivre aux dures épreuves de la vie est contenue dans chacune d’elles.
Je m’arrête pour mieux ressentir une brique en particulier. Elle a une fissure. Soudain, sans raison apparente, elle explose. Des images s’imprègnent dans ma mémoire. Je suis littéralement bombardée d’images et d’émotions. Soudain mon corps se plie de douleur, mes entrailles me donnent l’impression de se déchirer de l’intérieur. Je suis submergée par une tristesse si profonde que je m’écroule au sol. Des larmes coulent en silence sur mes joues devant le regard attristé de la petite fille qui m’accompagne. Elle sait ce que je vis. Elle l’a vécu autrefois. Elle se penche et me caresse doucement les cheveux. Elle ne dit rien car elle sait qu’aucun mot ne peut soulager cette douleur de l’âme. Je vois ces yeux bruns à la fois mesquins et soûlés de désirs malsains qui me dévisage, qui transpercent mon âme. Je suis effrayée. Je veux me débattre mais je suis tétanisée. Je sens ses mains dures me saisir les épaules pour me renverser sur le lit. Mes épaules font si mal! C’est comme si une montagne s’était écroulée sur mes épaules! Le poids de ma culpabilité me coupe le souffle. Mais quelle culpabilité? Ai-je fais quelque chose de mal? Que lui ai-je dit pour qu’il me traite ainsi? Soudain, les images disparaissent. Laissant derrières elles la douleur, la tristesse ainsi qu’une culpabilité dévorante dont je ne peux identifier la source. Je me sens dévastée. Où est mon ami de lumière? Mes yeux embués ne voient pas la lueur qui m’entoure et me protège des ombres qui se sont rapprochées. Elles ont été attirées par la souffrance que je vis.
-         Il faut continuer, me dit faiblement la petite fille.
Elle se relève résolue à passer cette épreuve. Je reste recroquevillée contre le sol froid et humide. Je la trouve si courageuse! J’admire cette résilience qui l’anime.
-         Nous allons y arriver. Ensemble nous pouvons le faire, dit-elle en me tendant la main.
J’essuie mes larmes avant de saisir sa main chaude et ferme. Elle est si petite et si forte! Comment fait-elle? Je sais qu’elle a raison mais j’hésite. J’ai peur.
-         Si je comprends bien, nous sommes encerclées par ces pierres, dis-je au bout d’un moment.
-         Exactement, me dit mon ami de lumière. Pour avancer nous allons devoir nous frayer un chemin à travers elle. Ce n’est qu’en libérant ces souvenirs que nous réussiront à faire une assez grande brèche pour pouvoir continuer notre chemin. Ne t’en fais pas, nous sommes à tes côtés, précise-t-il tendrement.

Une douce chaleur m’enveloppe. Mon ami de lumière sait comment me donner du courage. Je prends une grande respiration avant d’approcher de nouveau ma main des briques sombres devant moi. Ce travail sera long. Toutefois, j’ai tout ce qu’il faut pour y arriver. Allons-y!


1 commentaire:

  1. cela me fait penser au mur de Berlin... et je sais que quand tu aura détruit le tien ça fera autant de changement.

    Prends soin de toi et bravo de ton courage... je t'admire.

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