samedi 20 novembre 2010

Reflet du passé

Aujourd’hui, je suis plongée dans des souvenirs lourds. Ma mémoire retrouvée me donne du fil à retordre. Un simple reflet du soleil au plafond a suffit à me rappeler l’école secondaire où j’allais l’année après mes agressions. Je me souviens à quel point je fuyais le regard des autres. 

Le cour de français était la seule classe munie de fenêtre. Le soleil filtrait à travers les immenses plexiglas qui nous séparaient de l’extérieur. J’aimais regarder les faisceaux de lumières. Ils formaient un spectacle que j’étais la seule à savourer. Lorsque l‘enseignante me rappelait à l’ordre, la gang se moquait de moi. Ils n’étaient pas tous mes agresseurs. Toutefois, la douleur était encore plus grande. La majorité des jeunes autour de moi se ralliaient à ceux qui m’avaient anéantie. Je me sentais déjà une moins que rien, alors lorsque mes agresseurs entraînaient la classe, je voulais tout simplement mourir. 

C’est comme ça que je me sens en ce moment. Je ressens ce même trou noir à l’intérieur qui me ronge et dans lequel je voudrais me laisser sombrer. Et tout cela part d’un reflet du soleil au plafond… Pourtant j’étais bien; blottie contre mon mari. La chaleur de la couette m’enveloppait. La situation opposée à mon souvenir. Quel message pourrais-je envoyer à mon cerveau pour rassurer mon âme? Je peux me raisonner en me disant qu’aujourd’hui je ne réagirais pas de la même façon, que c’est du passé et que je ne suis plus dans la même situation. J’ai essayé. Cependant mon âme n’a pas voulu enregistrer le message. Je ne suis pas effrayée mais j’ai hâte que cet état d’âme passe. En attendant, je me suis préparé une petite soirée tranquille. Ça devrait recharger ma bombonne positive!   

Je sais que je dois prendre soin de moi. Pourtant, la vie continue et les tâches s’accumulent… C’est difficile de faire comprendre aux autres cette incapacité qui alourdie et m’empêche d’accomplir les tâches que je faisais en claquant des doigts avant que les flash-back handicapent ma routine quotidienne…  Je sais que c’est passager. Heureusement! En attendant, je suis sur un rythme de tortue qui se cache dans son terrier parce que la vie va trop vite pour elle. Au moins, la tortue vit et apprend à faire ses choses avec amour.

2 commentaires:

  1. je te comprends tout à fait dans " les tâches s'accumulent" moi aussi... la super woman est partie, et parfois c'est lourd... mais ce n'est qu'un moment à passer. Prends soin de toi.

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  2. Il y a des jours ou j'ai envie de la rappeler "superwoman"... C,est dur sans elle... Prends soin de toi aussi ^-^

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