lundi 13 décembre 2010

La honte, 2ème partie

Après avoir refait un peu mes forces, me voici prête à poursuivre l’exercice sur la honte. Je pige dans la pile de petits papiers. J’y lis une phrase qui prend encore plus son sens depuis que j’ai décidé de porter plainte. J’ai honte de ne pas avoir parlé à un adulte des agressions. 

Évidemment, en se remettant en contexte, il n’y avait pas vraiment d’adultes significatifs autour de moi. Ma mère étant un contre-modèle, un agresseur physique régulier et une source d’humiliation récurrente, il m’étais difficile d’ouvrir mon jardin secret. D’autant plus qu’avec l’accueil qu’elle m’avait fait… Le souvenir remonte en moi. Je courre plus que je marche. Je suis désorientée. Mes vêtements sont en désordres et déchirés. Mes cheveux sont en batailles. Je pleure et je tremble de tout mon corps. Je sens l’horreur. Ma mère arrive à contre-sens. J’ouvre la bouche pour m’expliquer quand des ongles s’enfoncent dans mon avant bras. Elle crie que je n’aurais pas dû lui désobéir et rentrer tout de suite après l’Église. Elle m’injure et me promet la correction de ma vie. Fin du souvenir. C’est le noir total dans ma tête. Je me souviens avoir porté ces marques d’ongles pendant des semaines. J’ai alors commencé à enterrer ce que j’avais vécu. Ça fait moins mal. En tout cas, sur le moment.

Il y a eu quelques occasions où j’aurais pu parler. J’étais convaincue qu’on ne me croirait pas. Dans le passé, j’avais essayé de faire comprendre à certains adultes que ça n’allait pas bien à la maison. Toutefois, ma mère était si fine manipulatrice que lorsque les adultes l’appelaient pour avoir sa version des faits, le verdict était toujours le même. Je cherchais l’attention et j’inventais des histoires pour faire du tort à ma mère. J’aurais tant aimé que Dieu puisse révéler toute la vérité que j’essayais de faire voir aux adultes! Pourquoi en aurait-il été autrement avec les agressions? Je me suis tais. J’ai essayé de faire comme si rien ne s’était passé.

À bien y penser, je n’ai plus honte. Je suis triste. J’aurais aimé qu’il en soit autrement. Aujourd’hui j’ai encore une peur bleue de ne pas être crue. J’angoisse à l’idée de déballer mon histoire à un enquêteur. Quelles sont les chances qu’on me croit? J’envoie une demande dans l’univers. SVP chers anges, ouvrez les cœurs des personnes qui traiteront mon dossier afin qu’ils me donnent au moins le bénéfice du doute. C’est tout ce que je demande. Je veux simplement être accueillie au lieu d’être mise au pilori. J’ai confiance dans l’œuvre des anges. Ils m’ont maintes fois démontrée leur efficacité. J’ai grand hâte de les voir à nouveaux à l’œuvre.


2 commentaires:

  1. Je me joins à toi pour ta demande à l'univers... et je te donne pleinde courage et de force...

    xxxx

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  2. Merci! ^-^ J'y joins aussi une demande toute spéciale pour toi recaly XXXXXXX1/2

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